Parlons d’intelligence artificielle et de droits à l image ou droits d ´auteurs
Plusieurs articles seront destinés à mieux comprendre l’enjeu pour les artistes mais aussi pour les personnes qui participent à une œuvre et vendent leur image. Quels dangers et quelles solutions. Première partie d’un long blog
Baldini
12/1/20244 min temps de lecture
Partie 1 : Les dangers pour les droits d’auteur et les droits à l’image avec l’arrivée de l’excellence dans l’IA
Avec l’émergence des intelligences artificielles (IA) de plus en plus puissantes et sophistiquées, le monde de la création visuelle se transforme à une vitesse fulgurante. Ces avancées techniques offrent des opportunités incroyables, mais elles s’accompagnent également de défis majeurs, notamment en ce qui concerne les droits d’auteur et les droits à l’image.
Dans cette première partie d’une série dédiée aux implications de l’IA dans le domaine des droits artistiques, nous explorerons comment l’excellence de l’IA redéfinit les notions de propriété intellectuelle, en prenant un exemple concret : une image générée qui soulève des questions éthiques et juridiques.
Quand l’IA efface l’humain derrière l’image
Imaginez une photographie comme celle que nous avons choisie pour ce blog. À première vue, elle semble être l’œuvre d’un photographe talentueux : une femme au visage captivant pose dans un cadre magnifique, portant une tenue élégante. Pourtant, cette image est bien plus complexe qu’elle n’y paraît :
1. Le modèle : La femme photographiée est une vraie personne, dont le visage a été modifié par une IA générative. Sa physionomie a été légèrement altérée pour créer une “nouvelle” identité visuelle.
2. Les vêtements : Son habillement, originalement conçu par un designer, a été remplacé par une tenue entièrement créée par l’IA.
3. Le lieu : Le décor qui entoure la scène a été modifié numériquement pour transporter l’image dans un environnement fictif et irréel.
Résultat ? Une photo finale qui semble 100 % originale, mais qui s’appuie sur des éléments réels : une personne, une tenue et une photographie initiale, tous détournés sans autorisation ni compensation.
Un modèle privé de ses droits
Dans le cas de l’image présentée ici, la femme dont le visage est utilisé ne recevra aucune reconnaissance, ni aucun droit sur les revenus générés par cette photo.
Pourquoi ?
Parce que l’IA a transformé l’œuvre initiale à un point où elle n’est plus légalement reconnue comme étant dérivée de la photo originale.
Les dangers sont clairs :
• Violation des droits à l’image : La personne photographiée n’a jamais consenti à l’utilisation de son image, encore moins à sa modification. Pourtant, son visage, même altéré, reste identifiable dans certains cas.
• Exploitation sans rémunération : Si cette photo est vendue pour des campagnes publicitaires ou des œuvres commerciales, le modèle ne touchera aucun centime, alors que son apparence a servi de base.
Une menace pour les photographes et créateurs
L’utilisation d’IA dans la création visuelle ne s’arrête pas là. Les photographes et artistes eux-mêmes sont confrontés à de nouveaux défis :
1. Effacement de la traçabilité : Les IA peuvent générer des images en s’inspirant directement d’œuvres existantes, sans en mentionner les auteurs ni leur rendre hommage. Cela dilue l’attribution artistique et rend difficile de prouver l’origine de certaines créations.
2. Dévalorisation du travail créatif : Si une IA peut transformer une simple image en une “œuvre originale” vendable, le rôle du photographe ou du créateur est relégué au second plan, voire totalement effacé.
3. Perte de contrôle sur les œuvres : Une fois qu’une image est modifiée par une IA, il devient quasiment impossible pour le photographe ou le modèle d’exercer leurs droits sur l’œuvre initiale.
Le cas des droits d’auteur : l’impasse juridique
Les législations actuelles sur les droits d’auteur et les droits à l’image ne sont pas préparées à gérer les avancées rapides de l’IA. Voici quelques problématiques concrètes :
1. À qui appartient l’œuvre modifiée ?
Une fois qu’une IA modifie une image, qui peut revendiquer les droits ?
• Le photographe qui a pris la photo originale ?
• La personne dont le visage a été utilisé ?
• L’entreprise ou l’utilisateur qui a manipulé l’image via l’IA ?
• L’algorithme d’IA lui-même ?
2. L’IA peut-elle être reconnue comme auteur ?
Certaines œuvres générées par des IA sont si complexes qu’il est difficile de dire qu’elles ont été “créées” par un humain. Pourtant, la loi actuelle ne reconnaît que les personnes physiques comme auteurs. Cela crée une zone grise juridique qui laisse les créateurs humains sans protection.
Ce que nous pouvons faire : sensibilisation et action
Face à ces enjeux, il est essentiel de se mobiliser pour protéger les droits des modèles, des photographes et des créateurs. Voici quelques pistes :
• Informer : Les professionnels et amateurs doivent comprendre les risques liés à l’utilisation d’IA dans la création visuelle.
• Soutenir des réglementations adaptées : Les législations doivent évoluer pour inclure des clauses spécifiques sur l’utilisation des œuvres par l’IA.
• Encourager la transparence : Exiger que les utilisateurs d’IA mentionnent clairement les sources utilisées pour générer des contenus visuels.
Une série pour approfondir le sujet
Cet article n’est que le début d’une série consacrée aux impacts de l’IA sur les droits des créateurs et des modèles. Dans les prochains volets, nous explorerons :
• Les solutions technologiques pour protéger vos images (Partie 2).
• Les cas concrets et litiges récents autour de l’IA (Partie 3).
• Des recommandations pour naviguer dans ce nouveau paysage numérique en tant qu’artiste ou photographe (Partie 4).
Rendez-vous très bientôt pour la suite de cette réflexion essentielle. En attendant, partagez votre avis : pensez-vous que l’IA menace vraiment les droits à l’image et d’auteur ?
Pour plus d’informations et pour protéger vos œuvres, découvrez nos services sur ByBaldini.com.